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Transeparence
24 novembre 2010

Tea Parties Patriots & 50's

Pinup

Les libéraux et l’abondance standard ont presque réussi à nous faire oublier la réaction. Pourtant elle est devenue celle des masses en abandonnant les privilégiés, nantis des bourses mondiales, les nostalgiques passéistes. La réaction s’empare du peuple, des forces démocrates à commencer par celle emblématique de Tocqueville : les Tea Party Patriots représentent le renouveau de la droite américaine. Ils en appellent aux Pères fondateurs et à la Constitution, aux origines juvéniles mais déjà dépassées de leur civilisation, pour dénoncer les maux de l’étatisme et du collectivisme désormais plus menaçant que B. Obama a été élu, que la réforme de l’assurance du système de santé est passée et que les stigmates de la crise menacent toujours. Mouvement citoyen, élan de la masse : il faut que les Tea Parties rassemblent le plus grand nombre pour galvaniser la droite libertarienne.

Le mouvement tire son origine d’une déception sur le cours de l’histoire : les crises économiques successives de la fin du XXème siècle (les crises pétrolières de 1973 et 1979), puis celle qui ouvre le XXIème siècle, celles des subprimes, interrompent et grèvent durablement le formidable essor des consommateurs avide de niveau de vie médian de plus en plus grignoté par la pauvreté mal que l’ont avait relégué au XIXème siècle et qu’on tolérait pour une minorité. Tous ces déçus américains voudraient revenir à l’époque bénie où le salaire d’un ouvrier suffisait à satisfaire une famille dans un décor pavillonnaire. L’image égalitaire du standard semble de plus en plus s’éloigner. Pourtant dans les années 1950 l’avenir était radieux : la croissance avait atteint une vitesse de croisière pleine d’espoir pour les jeunes ménages et on ne parlait pas encore de décadence du monde moderne. Tout juste si on ne se posait pas de question sur les standards. General Motors et Ford avaient le monopole de l’érotisme des masses, encadrait le désir du consommateur en déterminant sa libido. C’est le moment des pin-up : une voiture et une belle femme, les symboles, simples et reconnaissables de la réussite. Paradoxalement, c’est Cuba, en révolte contre ce système qui l’a figé et qui en fait aujourd’hui une valeur touristique avec ces voitures des années 1950 qui roulent toujours et que l’on risque au détour d’une rue de trouver nonchalamment garée nous rappelant la rutilance des années 1950. Cuba était en révolte mais les Tea Parties sont en réactions… 60 ans les séparent.

VoitureLa réaction est celle des déçus. Pourvu qu’elle reste nostalgique, ceux-ci ne sont pas dangereux, ils écoutent du rockabilly, meublent leur maisons de rocking chair et chinent des juke-boxes qui ont pris à mesure que ce passé est regretté une valeur inestimable. Alors autant le nostalgique est sympathique autant le fanatique réactionnaire et dangereux. Aussi ironique cela soit-il la réaction aux Etats-Unis rêve secrètement de Cuba alors que nous vivons une époque formidable : sur un écran d’ordinateur non seulement les pin-ups sont plus belles mais elles sont plus variées il parait même qu’il y en a des animées. Si c’est ça la décadence…


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